Effet de surconfiance - Effet Dunning-Kruger
L’effet de surconfiance, aussi appelé effet Dunning-Kruger, est un mécanisme cognitif par lequel les personnes les moins qualifiées d'un groupe tendent à surestimer leur compétence dans un domaine.
Ce phénomène est finalement assez logique : lorsque nous avons des connaissances très limitées concernant un domaine en particulier, il nous est impossible de prendre conscience de ce que nous ignorons, puisque nous n'en avons justement pas connaissance !
L'effet de surconfiance peut aussi s'expliquer par le fait que lorsque nous apprenons une nouvelle discipline, étant donné que nous partons de zéro, notre marge de progression est très grande, et nous allons rapidement progresser, avec le risque de nous dire que "ça y est, maintenant je sais faire telle ou telle chose, inutile d'en apprendre plus".
Cet effet est particulièrement piègeur à notre époque où Internet permet de se former à de nombreuses disciplines de manière autonome, avec le risque de croire qu'avoir regardé quelques tutoriaux et lu quelques articles suffit à faire de nous des experts.
L'effet de surconfiance fait également des ravages dans les milieux professionnels, où "la peur de montrer qu'on ne sait pas tout" peut finir, sur la durée, à amener les individus à se convaincre "qu'ils savent" et qu'ils sont compétents dans leur domaine.
Enfin, cet effet est amplifié par l'impératif d'être toujours plus performant dans tous les domaines, au sein d'une société qui va de plus en plus vite. Or, aucune discipline ne peut être pleinement maîtrisée en quelques heures seulement, certains domaines exigeant plusieurs milliers d'heures pour pouvoir prétendre en avoir une réelle expertise.
Attention / Avis subjectif :
Ce biais congnitif un des plus dangereux pour nos sociétés, car il reflète bien notre tendance à nous ancrer dans des prismes de lecture du monde qui sont biaisés, sans jamais remettre en question la façon dont nous construisons notre pensée.
En nous basant majoritairement sur des opinions, des croyances et des dogmes, plutôt que sur des données factuelles et objectives, nous établissons nos valeurs (comme par exemple notre rapport aux notions de liberté, d'égalité, de tolérance, etc...) sur un socle totalement arbitraire et généralement très influencé par le contexte immédiat (absence de prise de recul, appel aux émotions...).
Une société dans laquelle les valeurs fondamentales sont construites à partir de visions biaisées et de pensées en silos s'expose ainsi à tous les périls (extrémisme, communautarisme, populisme...).